Dorante est un jeune homme amoureux d’Araminte, riche héritière. Il va utiliser, avec l’aide de Dubois, un serviteur, des stratagèmes pour gagner son cœur. Grâce à des manipulations subtiles et des quiproquos, Araminte découvre peu à peu les sentiments de Dorante. Malgré la tromperie initiale, elle finit par accepter son amour. À la hauteur de tout Marivaux, cette pièce est une ode à la manipulation. Jouée au Théâtre de Carouge avec une mise en scène très classique, je n’ai pas été enthousiasmée par tous les acteurs, dont certains étaient très rigides dans leur déclamation du texte. Mais ce texte justement est tellement fin qu’il pardonne tout.

“Eh bien ! Quoi ? C’est de l’amour qu’il a ; ce n’est pas d’aujourd’hui que les belles personnes en donnent et, tel que vous le voyez, il n’en a pas pris pour toutes celles qui auraient bien voulu lui en donner. Cet amour-là lui coûte quinze mille livres de rente, sans compter les mers qu’il veut courir ; voilà le mal ; car au reste, s’il était riche, le personnage en vaudrait bien un autre ; il pourrait bien dire qu’il adore.”