Cette pièce reconstitue le drame de la famille Demeester. Le père, la mère et les deux enfants adultes se sont pendus dans leur maison, un soir comme un autre, en laissant un message bizarre “Pardon, on a trop déconné” et un ragoût prêt dans le frigo. Les acteurs de ce soir sont aussi une famille, une vraie : un père, une mère et deux filles adolescentes. Ils jouent cette dernière soirée, en tentant d’imaginer comment on peut préparer le repas, le manger, faire des cartons de ses affaires et penser à confier le chien avant de se pendre ensemble en se tenant la main. Le décor est magnifique : une maison tout en verre, avec des plans filmés l’intérieur de la maison et une scène devant qui intègre aussi l’extérieur. Le sujet, par contre, est assez paralysant ; il est difficile d’avoir une réaction à la fin de la pièce. C’est dérangeant, ça questionne, et c’est ce qui, finalement, apporte la dernière touche de beauté à cette pièce. Mais la question fondamentale est peut-être à envisager dans l’autre sens… Comment fait-on pour continuer à vivre ?
“And who by fire, who by water
Who in the sunshine, who in the night time
Who by high ordeal, who by common trial
Who in your merry merry month of May
Who by very slow decay
And who shall I say is calling?
And who in her lonely slip, who by barbiturate
Who in these realms of love, who by something blunt
And who by avalanche, who by powder
Who for his greed, who for his hunger
And who shall I say is calling?
And who by brave assent, who by accident
Who in solitude, who in this mirror
Who by his lady’s command, who by his own hand
Who in mortal chains, who in power
And who shall I say is calling?
And who shall I say is calling?
And who by fire who by water
Who in the sunshine, who in the night time
Who by high ordeal, who by common trial
Who in your merry merry month of May
Who by very slow decay
And who shall I say is calling?
And who shall I say is calling?
Who by fire – Leonard Cohen”