C’est Noël et la narratrice est chez son cousin avec ses deux enfants et un couple d’amis. Elle observe le comportement des invités. Le dominant, qui se comporte comme un bonobo, le soumis, comme un chien. Les femmes regardent, se demandant si elles ont choisi le bon homme. La narratrice se perd un instant dans son enfance, une mère qui prend toute la place et brise la jeune fille qu’elle était. C’est une triste satire des rapports de domination, mais réaliste, avec une question finale : qu’est-ce que j’offre à mes enfants ? C’est court, mais puissant, avec de beaux paragraphes qui font réfléchir. Très touchant.

“Et tout à coup, j’ai envie de leur demander pardon. Parce que je ne suis pas capable de leur offrir mieux que ça. Parce qu’ils ne le savent pas encore mais ils vont devoir vivre avec des Philippes, des Gabriels, des rottweilers, des labradors, des canapés Château d’Ax, des pubs Nutella, des joints de culasse défectueux, des Lakshmi Mittal, des quiches mal partagées, des Barbie Curvy, des abrutis du FMI, des dégénérés de la BCE, des néonazis et des enfants noyés. Et je ne sais pas quoi faire pour changer ça. Mais là maintenant, ils ne se doutent de rien, avec leurs cadeaux de Noël serrés entre leurs bras. Je leur promets silencieusement de ne jamais, jamais casser leur petite boîte à musique intérieure. Je leur promets aussi de trouver le moyen de leur laisser un avenir un peu moins affreux. Je sais pas encore comment. Mais je vais trouver.”

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