Tirée du roman éponyme de William Walker, cette pièce de théâtre retrace le destin d’un self-made man, Thomas Sutpen, qui arrive à bâtir un domaine gigantesque, mais qui, sur fond de guerre, d’inceste et de fratricide, n’arrivera pas à faire vivre sa dynastie. L’histoire est plutôt simple… la scénographie l’est moins. La pièce se joue devant nous, mais est aussi filmée et projetée sur la maison construite par Sutpen, cela donne deux angles de vue souvent, mais parfois seulement celui de la caméra quand la pièce se joue sous la scène. Il y a des personnages blancs, noirs, masqués, qui questionnent leur couleur. Il y a plusieurs fils narratifs qui se situent à différentes époques. Il y a des sons, tantôt de la musique sur une basse magnifique, tantôt des mélopées, tantôt des cris. Il y a un serpent et des dindons. Il y a des cercueils, de la terre, des canettes de coca, des poupées démembrées. C’est terriblement dense et ça dure presque cinq heures. C’est juste magnifique.
“- Et toi, tu fais quoi toi?
– Musique. Des harmonies, des accords ? Avant, je croyais que la note de do était la note la plus importante. Mais non. Ce qui fait la beauté de la note de do, c’est le ré, et ce qui fait la beauté de la note de ré, c’est le do. Pareil pour le mi, le fa, le fa dièse.”