L’histoire suit un psychiatre, Jacquemort, qui arrive dans un village et rencontre une famille, Angel, le père, et Clémentine, qui vient de donner naissance à Joël, Noël et Citroën. Jacquemort interagit également avec les villageois, en particulier le curé et le sacristain. L’intrigue peut paraître banale, mais elle a été écrite par Boris Vian. Elle est donc particulièrement bizarre, tant au niveau des événements – la foire des vieux, un cheval dévergondé crucifié, des enfants ferrés par le maréchal-ferrant alors qu’ils commencent à marcher – qu’au niveau de l’écriture, avec ses jeux de mots, ses mots inventés, ses phrases à la limite du compréhensible. La notion de temps est également de plus en plus bizarre, les événements se déroulant en janvril, en avroût, etc. J’ai essayé d’imaginer ce dernier roman de Boris Vian comme un film. Il y aurait vraiment des scènes dignes de tableaux de Dali ou de Miro. J’aime beaucoup.

“On a tort de dire les yeux fermés, ferranta le maréchal. On n’a pas les yeux fermés parce qu’on met les paupières devant. Ils sont ouverts dessous. Si vous roulez un rocher dans une porte ouverte, elle n’est pas fermée pour cela ; et la fenêtre non plus d’ailleurs, parce que pour voir de loin c’est pas des yeux qu’on se sert, et, donc vous ne comprenez guère les choses.”

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