Cette histoire est une version romancée de la vie de Tituba, une esclave noire qui a réellement existé. Le roman décrit son enfance, sa capture puis sa vente comme esclave, son départ des Barbades pour Boston puis Salem. Il relate surtout son rôle au premier plan dans l’affaire des sorcières de Salem. C’est une histoire cruelle qui fait frissonner, une vie de soumission, de crainte, de peu de joie. J’ai beaucoup aimé suivre Tituba tout au long de cette histoire et lire ses paroles douces sous la plume de Maryse Condé, qui nous dit que l’on ne doit jamais faire le mal coûte que coûte. Une bien horrible période de l’histoire.

“Mon doux amant bancal et contrefait ! Je me rappelle avant de te perdre à jamais, ce pauvre bonheur que nous connûmes !
Quand tu me rejoignais dans le grand lit du galetas, nous tanguions comme en un bateau ivre sur une mer démontée. Tu me guidais de tes jambes de rameur et nous finissions par atteindre la rive. Le sommeil nous offrait la douceur de ses plages et au matin, pleins d’une nouvelle vigueur, nous pouvions entamer nos tâches quotidiennes.
Mon doux amant bancal et contrefait ! La dernière nuit que nous passâmes ensemble, nous ne fîmes pas l’amour, comme si nos corps s’effaçaient devant nos âmes.”

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