Au départ, il y a l’histoire de Didon et Enée écrite par Virgile : leurs amours, le rappel à l’ordre par les dieux de l’Olympe, Enée qui s’en va et Didon qui se suicide. Puis il y a la version de Henry Purcell, librement adaptée de l’Enéide dans laquelle interviennent des sorcières maléfiques voulant détruire Didon et où celle-ci fait la fière quand Enée veut changer d’avis et rester. Puis, il y a la version de cet opéra présenté au Grand Théâtre de Genève, avec l’intervention de la troupe Peeping Tom. Un spectacle replacé dans le temps, déconstruit et avec comme une pièce de théâtre imbriquée à l’intérieur de l’opéra original avec du texte parlé, une autre musique et de la danse. Les personnages sont dédoublés, il y a Didon et Didi, deux Enée, deux Belinda, … Cette dualité semble refléter les tourments intérieurs de Didon, ses doutes, ses colères, sa tristesse face à son amour malheureux pour Enée. C’est un spectacle magique, irréel, intense, avec même des passages drôles comme celui de la tasse de thé d’Enée dans laquelle est versée du thé, qui déborde sans fin. J’avais vu ce spectacle en streaming en 2021 et je suis, comme mentionnée à l’époque, tellement contente de l’avoir vu en vrai. Déconcertant et magique.

“To the hills and the vales, to the rocks and the mountains,
To the musical groves and the cool shady fountains
Let the triumphs of Love and of beauty be shown;
Go revel ye Cupids, the day is your own.”


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