Cet essai explore la manière dont l’identité est façonnée par la culture, la religion, la nationalité et la langue. Maalouf expose la notion d’identité fluide et multiforme, plutôt que singulière ou exclusive, et explique comment les identités rigides alimentent les conflits et l’intolérance. J’ai trouvé cet essai vraiment intéressant, même si certaines parties semblent obsolètes, ce qui est normal comme ce livre a plus de vingt ans. Mais, il contient également des éléments toujours d’actualité, voir plus encore, depuis l’arrivée de la nouvelle présidence des USA. L’idée que chacun d’entre nous est multiple et a des identités différentes selon le contexte, que nous avons tous cette richesse, est une ode à l’humanité. Il rêve que son petit-fils, en découvrant ce livre, se demande de quoi parlait son grand-père. Cela me parait être un vœu pieux, mais pourquoi pas ?

“Une autre observation, tout aussi évidente, mais qui mérite d’être rappelée dès que l’on compare ces deux éléments majeurs de l’identité : la religion a vocation à être exclusive, la langue pas. On peut pratiquer à la fois l’hébreu, l’arabe, l’italien et le suédois, mais on ne peut être à la fois juif, musulman, catholique et luthérien ; d’ailleurs, même lorsqu’on se considère soi-même comme un adepte de deux religions à la fois, une telle position n’est pas acceptable pour les autres. À partir de cette comparaison lapidaire entre religion et langue, je ne cherche pas à établir une primauté, ni une préférence. Je voudrais seulement attirer l’attention sur le fait que la langue a cette merveilleuse particularité d’être à la fois facteur d’identité et instrument de communication. Pour cela, et contrairement au souhait que je formulais s’agissant de la religion, séparer le linguistique de l’identitaire ne me paraît ni envisageable, ni bénéfique. La langue a vocation à demeurer le pivot de l’identité culturelle, et la diversité linguistique le pivot de toute diversité.”

Écouté en livre audio