Tannhäuser a succombé aux charmes de Vénus et a passé plusieurs années avec la sulfureuse déesse au Vénusberg. Mais, il s’ennuie désormais et désire retourner chez les mortels. Ce retour se passe mal, car il est condamné par ses amis. Seule Élisabeth lui gardera son amour. Tous deux mourront, mais ils seront touchés par la grâce. Les grands thèmes de l’opposition entre l’amour sacré et l’amour charnel, ainsi que de l’expiation des fautes sont abordés. La mise en scène de ce soir est très dépouillée. Les décors sont sombres, de grandes roues noires tournent et les lumières sont en contre-jour, ce qui représente bien l’ambiance dramatique de la pièce. Le chœur du Grand Théâtre de Genève interprète des chants magnifiques, souvent en coulisses. J’ai toujours un peu d’appréhension à l’idée d’aller voir du Wagner, à cause de la longueur et de la lourdeur. Cette pièce ne dure que 3 heures 10 et j’ai trouvé cela facile et vraiment plaisant.

TANNHÄUSER
Dir töne Lob! die Wunder sei’n gepriesen,
die deine Macht mir Glücklichem erschuf!
Die Wonnen süss, die deiner Huld entspriessen,
erheb’ mein Lied in lautem Jubelruf!
Nach Freude, ach! nach herrlichem Geniessen
verlangt’ mein Herz, es dürstete mein Sinn:
da, was nur Göttern einstens du erwiesen,
gab deine Gunst mir Sterblichem dahin.
Doch sterblich, ach! bin ich geblieben,
und übergross ist mir dein Lieben;
wenn stets ein Gott geniessen kann,
bin ich dem Wechsel untertan;
nicht Lust allein liegt mir am Herzen,
aus Freuden sehn’ich mich nach Schmerzen.
Aus deinem Reiche muss ich fliehn,
o Königin!
Göttin, lass’ mich ziehn!

TANNHÄUSER
O gloire à toi! belle déesse !
Heureux celui dont tu comblas les vœux
Qui près de toi, dans une ardente ivresse,
A partagé tous les transports des dieux
De tes attraits je connais la puissance,
Un tel bonheur dépasse tout bonheur;
Tous les plaisirs de cette terre immense,
Auprès de toi, ne sont rien pour mon cœur
Pourtant, malgré ce vif délire,
Les doux parfums qu’ici j’aspire,
Tout me rappelle avec regret
L’air frais et pur de la forêt,
Les chants d’oiseaux et l’herbe humide,
L’aspect changeant d’un ciel limpide
De ton empire il faut partır…
O déesse ! Laisse-moi fuir
!

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