Une grande famille comme on en rêve, tous rassemblés, vivant librement, ouvertement. Pas de contraintes, pas de règles, la fête permanente. Trop beau pour être vrai. Finalement un adolescent qui est abusé par son beau-père, ce beau-père que tout le monde aime et admire. Je pensais lire un livre sur l’inceste. J’ai découvert un livre sur le poids du silence porté par d’autres, mais surtout un livre sur la relation à la mère. Une mère aimante mais pas, une mère présente puis absente, une mère qui n’entendra pas la souffrance de ses enfants, qui ne sera pas là pour eux. Elle les laissera dans une grande solitude et une grande culpabilité, livrés à eux-mêmes. Le chemin de la guérison sera long.

“En secret, je me perds. La parole libérée, c’est pour mieux saisir l’autre, non ? Tout se dire, toujours se parler ; c’est pour la vérité, la proximité. Être plus proche de soi et de ceux que l’on aime. Si l’on se parle tant, si on refuse de s’enfermer dans des simagrées, c’est bien pour pouvoir dire la peur, la culpabilité, la tendresse ou la solitude et même parfois la tristesse, non ? Vous ne souffrez pas ? Pourtant si, je le vois. Et moi, est-ce que j’en ai le droit ?”