Anna Bolena est programmé au Grand Théâtre de Genève cet automne. Cet opéra est un des quatre opéras que Donizetti a composés sur le thème de la période des Tudors en Angleterre. Le livret est de Felice Romani. L’histoire est assez simple. Pour des raisons multiples, Henri VIII aimerait se séparer de sa deuxième épouse Anne Boleyn. Quoi de plus simple que de l’accuser d’adultère ? Et, quoi de plus radical que de lui couper la tête ? L’histoire racontée dans cette œuvre est une interprétation assez libre de l’Histoire, bien que ce ne soit pas tout clair pourquoi Henri VII a fait décapiter sa femme. La mise en scène ici se permet aussi une certaine liberté en introduisant deux nouveaux personnages ou plutôt un personnage, mais à différents moments de sa vie. Elisabeth I apparait en effet tout au long de la pièce, soit petite fille qui regarde ce qui arrive à sa mère, soit vieille dame qui se remémore ses souvenirs d’enfance. C’est joliment fait, très subtile et ça rajoute une profondeur à la tragédie. La scène finale de la décapitation est magnifique. Premier opéra en personne cette année et très belle soirée.

“Io ti veggo infelice, e l’ira ha fine;
la fronte mia solcata vedi dal duolo:
io tel perdono:
io sento che, a te vicino,
de’ passati affanni
potrei scordarmi, come,
giunto a riva,
il naufragio nocchiero i flutti oblìa.
Ogni tempesta ria
in te s’acquieta, e vien da te mia luce.”

“Je te vois malheureuse, et ma colère a une fin;
Tu vois mon front sillonné par le chagrin.
Je te le pardonne.
Je sens que, proche de toi
les chagrins passés
je pourrais oublier, comme si
ayant atteint le rivage,
le pilote naufragé oublie les vagues.
Chaque mauvaise tempête
est apaisée en toi, et ma lumière vient de toi.”

Chanté en italien avec sous-titres en français et en anglais

Categories: