Comme tous ces opéras, l’intrigue est assez élémentaire. L’histoire se passe à Ceylan dans un village de pêcheurs. Zurga, élu chef, et Nadir sont amis. Ils se souviennent de Leïla dont ils étaient tous deux amoureux, mais avaient promis de renoncer à cet amour pour préserver leur amitié. Forcément, ça ne se passe pas comme ça. Nadir et Leïla se retrouvent, sont surpris par le prêtre Nourabad et condamnés au bûcher par Zurga, jaloux… qui finalement les laissera s’évader. Dans cette version mise en scène par la Néerlandaise Lotte de Beer, toute l’histoire a été intégrée dans un jeu de télé-réalité style Koh Lanta, où le public peut voter pour les trois protagonistes. Il y a même un micro-trottoir où des gens dans la rue sont interrogés pour savoir s’il faut tuer les amants ou pas. Ça matche étonnamment bien avec le livret de cet opéra. Les décors sont sublimes avec un gigantesque disque à l’arrière de la scène qui sert tantôt d’écran de télévision, tantôt d’immeuble où l’on voit des gens suivre l’émission ou encore de lune gigantesque. C’est très dense à regarder, il se passe beaucoup de choses sur scène, mais c’est magnifique. Une merveilleuse soirée.

“Leïla : Zurga, je viens demander grâce. Par Brahma, par le ciel, par tes mains que j’embrasse, Épargne un innocent et ne frappe que moi ! Pour moi je ne crains rien, Zurga, Mais je tremble pour lui ! Ah ! Sois sensible à ma plainte Et deviens notre appui. Il me donne son âme ! Il est tout mon amour !
Zurga : Tout son amour !
Leïla : Ardente flamme, hélas ! Voici son dernier jour !
Zurga : Son dernier jour !
Leïla : Ah ! Pitié Zurga, ah, pitié ! Par ma voix qui supplie, Ah, laisse-toi fléchir ! Accorde-moi sa vie, Zurga je t’en conjure, Accorde-moi sa vie, Pour m’aider à mourir !
Zurga : Qu’entends-je ?
Leïla : Ah, laisse-toi fléchir ! Accorde-moi sa vie, Pour m’aider à mourir !
Zurga : Pour t’aider à mourir ! Ah ! Nadir ! J’aurais pu lui pardonner peut-être Et le sauver, car nous étions amis ! Mais tu l’aimes !
Leïla : Grand Dieu !
Zurga : Tu l’aimes !
Leïla : Je frémis !
Zurga : Tu l’aimes ! Ce mot seul a ranimé ma haine et ma fureur !
Leïla : Dieu !
Zurga : En croyant le sauver, Tu le perds pour jamais !
Leïla : Par grâce, par pitié !
Zurga : Plus de prière vaine !
Leïla : Par grâce, par pitié !
Zurga : Je suis jaloux !
Leïla : Jaloux ?
Zurga : Comme lui, Leïla, je t’aimais !
Leïla : Ah ! De mon amour pour lui Tu m’oses faire un crime ?
Zurga : Son crime est d’être aimé Quand je ne le suis pas !”

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