Jeanette est une femme usée, par la vie, par l’alcool, par son mari Gilbert. Jeanette est aussi épuisée par les banalités de la vie, son mari qu’elle aime et qui la trompe sans pudeur, Marie-Christine, cette jeune maîtresse sûre d’elle-même. Le mari de Jeannette est député-maire d’une ville du nord de la France, qui voit sa carrière progresser, éclore enfin. Mais tout ira à vau-l’eau le jour de l’inauguration de la maison de la culture, sa première grande réussite. Jeannette qui fuit le centre de désintoxication, Marie-Christine qui l’intercepte et la réduit à néant et finalement Gilbert, qui après avoir sacrifié sa femme sur l’autel de la politique, se sabote tout seul lors du discours d’inauguration. Livre plutôt cruel, mais qui met en lumière cette complexité d’aimer/de ne plus aimer, de se sacrifier pour sauver l’autre et vice versa.

“Il n’a pas pitié, il n’a pas de souvenirs, il ne pense pas au triste sort d’une femme de quarante-quatre ans qui en paraît cinquante et que son mari abandonne avec une maigre pension alimentaire et sans enfants. Tous ces scrupules qu’on lui prête, ces beaux sentiments, ces délicatesses, il les ressentirait sans doute vis-à-vis d’une femme qu’il aurait cessé d’aimer. Mais il n’a pas cessé d’aimer Jeannette. Il la trompe, il l’humilie, il la prend et puis il la soigne, la borde, parfois même il lui parle, il essaie une fois encore de lui faire comprendre qu’il est un homme qui fait son métier d’homme, honnêtement, durement, il parle à une sourde.”