Abû ‘Isâ est amoureux d’une femme, Qurrat al-Âyn, qui est au service de ‘Alî b. Hishâm. Cet amour est réciproque mais Abû ‘Isâ est trop fière et ne veut pas l’avouer. Il préférerait réussir à acheter la servante. Il propose donc au Commandeur des croyants d’aller visiter ‘Alî b. Hishâm. Ils sont reçus avec faste, nourris puis arrivent dix chanteuses puis encore dix, pour un total de 40 chanteuses et tout à la fin c’est Qurrat al-Âyn qui apparaît. Abû ‘Isâ ne se tient plus d’émotion ce que tout le monde voit et ‘Alî b. Hishâm lui offre la servante.

“Si manifestement tu plais à ton ami, s’il te plaît,
alors, dans le secret, garde-lui ton amour.
Tiens pour nuls les propos des méchants:
ils cherchent trop souvent à éloigner l’amant.
On prétend qu’un amant, lorsqu’il est là, se lasse,
et qu’on guérit l’amour en prenant ses distances.
Nous avons tout tenté pour nous guérir, sans rien guérir.
Le bonheur est de vivre au plus près, et non loin, l’un de l’autre.
Mais à vivre tout près, l’on ne gagne plus rien
si celui que l’on aime vous refuse l’amour.”