Trois garçons sous la coupe d’une mère dont je peine à trouver des adjectifs qui la qualifient pleinement…mauvaise, vicieuse, tortionnaire, fourbe, cruelle. Et rien dans le récit qui permette de comprendre pourquoi elle est ainsi pour pouvoir éventuellement lui pardonner un peu. Une cruauté qui semble juste être gratuite. Et pour paraphraser Hervé Bazin, un homme qui est bien le père de ces enfants, mais un père qui n’est pas un homme, mou, effacé, absent. Une enfance pour ces trois-là qui va les marquer à vie. Et de savoir que cette histoire est, en partie du moins, autobiographique en rend la lecture encore plus difficile. 

“Tu es né Rézeau, mais tu ne le resteras pas. Tu n’accepteras pas le handicap que tu sens sans pouvoir encore définir exactement en quoi il consiste. Tu es né Rézeau, mais, par chance, on ne t’a pas appris l’amour de ce que tu es. Tu as trouvé à ton foyer la contre-mère dont les deux seins sont acides. La présure de la tendresse, qui fait cailler le lait dans l’estomac des enfants du bonheur, tu ne la connais pas. Toute la vie, tu vomiras cette enfance, tu la vomiras à la face de Dieu qui a osé tenter sur toi cette expérience. Que se soit la haine ou que ce soit l’amour, disais-tu ? Non ! Que ce soit la haine ! La haine est un levier plus puissant que l’amour.”