Découverte d’un auteur dont je n’avais jamais entendu parler, un auteur bien oublié il me semble. Un roman écrit à la fin de la Première Guerre mondiale et qui d’ailleurs se termine lorsque la guerre éclate. Une histoire de grand-duc, de grande-duchesse, d’empereur et j’en passe. Difficile parfois de s’y retrouver dans cette généalogie mais le récit est fluide et se laisse lire avec plaisir. Amour, trahison, complot, meurtre avec une héroïne sublime et un jeune homme épris. Tout y est pour rester captivé. Un joli moment de lecture.

Ce que la toile de Moreau (allusion à “La Fée aux griffes” de Gustave Moreau) ne vous expliquera pas, c’est le mélange enfantin et décidé qui est toute l’allure de cette princesse. Sorte de créole boréale, à la fois langoureuse et brusque, elle a l’éclat dur et la mollesse de la neige au soleil. La hanche que l’on devine un peu pointue est assez haute. On sent que, si elle consentait à l’emprisonner, sa taille serait extraordinairement fine. Mais la gaine de velours garde toute la souplesse que donne le contact immédiat de la chair. De la frénésie vous prend à l’idée que, hors de ce fourreau, ce corps va surgir comme un lis froid et pur.