Lecture facile et tellement dure. Facile, car bien écrit, fluide, des phrases qui coulent l’une après l’autre comme des perles d’un collier qui vient de se casser. Dur, car tendre n’est que dans le titre, tellement de douleurs contenues dans ces pages, la douleur d’une mère séparée de son enfant, une vie qui se réduit à néant, volontairement. Une recherche d’amour, d’amour différent, mais avec une frénésie énorme qui ne permet pas de bâtir, qui ne veut rien bâtir. Comme elle le dit si bien… l’amour est une sauvagerie.

“Ce jour-là, après l’avoir quitté, en marchant vers la gare pour prendre le train toute seule, j’ai pensé qu’on croise toujours le diable dans la vie, puisqu’il faut bien faire l’expérience du mal, comme il faut faire celles de l’amour, du désir, du chagrin, que le diable n’est pas un monstre tout rouge avec une fourche, qu’il est familier, le diable, le plus familier possible, un diable qui ne fait pas spécialement peur, un diable à ma hauteur, pas toujours plus fort que moi, un type paumé le diable, un pauvre hère, …”