Michel Pastoureau est un historien expert en héraldique et en symbolique des couleurs. Sous forme de questions et de réponses avec Dominique Simonet, il nous livre ici un petit aperçu de la signification et de l’évolution au cours du temps de ce qu’il considère être les six couleurs de base, rouge, bleu, vert, jaune, blanc et noir et les demi-couleurs, comme le gris pluie et le rose bonbon. Alors une préférence ? Le blanc symbole de pureté et d’innocence, mais également de mort ? Le rouge, qui représente l’amour, mais aussi les flammes de l’enfer ? Ou le jaune qui porte sa mauvaise image, robe de Judas, feuilles qui meurent, rire artificiel ? Un petit livre qui donne envie de lire ses “Histoires d’une couleur”, une couleur après l’autre.

“C’est un enjeu social ! La blancheur de la peau a toujours agi comme un signe de reconnaissance. Jadis, puisque les paysans, qui travaillaient en plein air, avaient le teint hâlé, les aristocrates se devaient d’avoir la peau le moins foncé possible, pour bien s’en distinguer… Dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, il convient, cette fois, de se distinguer des ouvriers, qui ont la peau blanche puisqu’ils travaillent à l’intérieur : pour l’élite, c’est donc le temps des bains de mer et du teint hâlé. Aujourd’hui, le balancier semble reparti dans l’autre sens : à force d’être à la portée de tous, le bronzage devient vulgaire. La peur du cancer fait le reste : désormais, le grand chic est de ne pas être trop bronzé.”

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