Un jour, Claire arrête de boire. Un jour où elle se rend compte que l’alcool, ce merveilleux lubrifiant social, est devenu plus que juste ça. Que c’est quelque chose qui prend une place énorme dans sa vie, quelque chose qui est devenu son arbre de mai, un mât autour duquel elle danse tous les jours, le piquet central de son existence. Commence le questionnement, la réalisation de la place que l’alcool a toujours tenu dans sa vie depuis son enfance, la normalité de la consommation d’alcool dans la société, le regard critique sur son abstinence de la part des gens qui boivent. Une autobiographie sans pathos, qui dérange et interroge… ou qui, en tout cas, me dérange et m’interroge.

Chasser les pressions, les contraintes, les pensées qui s’écrasent sur le cerveau, comme des boeings sans aiguilleur du ciel, l’esprit qui tournoie. L’apéro, le coup de vin. Voilà le seul moment où ils peuvent s’extraire de ce désir permanent de contrôler l’incontrôlable, qui les ronge. Paradoxalement, l’alcool est une forme de contrôle : celle de décider de s’absoudre de tout de façon radicale. Table rase. Pas d’entre-deux possible : même dans l’oubli, on va draguer l’extrême.”

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