Tout le monde en parle, mais je n’avais jamais lu du Knausgård. Un écrivain qui à cinquante ans a écrit sa biographie, ce qui est déjà remarquable, et en six volumes, ce qui dépasse mon entendement. “En automne” est le premier livre d’une quadrilogie, “Le quatuor des saisons”, une très grande lettre à sa fille qui n’est pas encore née… sauf que si je calcule bien, elle devrait être née avant la fin des quatre saisons. Des petits textes de trois pages sur des thèmes hétéroclites, la douleur, les dents, le vomi, les guêpes, les bouteilles, les chewing-gums. C’est joliment écrit, ça se lit facilement, mais j’ai trouvé ces petites vignettes sans relief. Knausgård, c’est fait, pas sûre que j’y retournerai.

“Il peut arriver qu’un regard vous accroche, il peut arriver que non, au cours d’une vie nous scrutons des milliers d’yeux, sans que la plupart retiennent notre attention, et puis soudain quelque chose dans deux d’entre eux, dans ceux-là en particulier, vous happe, une chose que vous voudriez avoir, et pour laquelle vous vous sentez prêt à faire presque n’importe quoi de sorte qu’elle reste auprès de vous. Qu’est-ce ? Car ce ne sont pas les pupilles que vous voyez alors, ni les iris, ni le blanc de l’oeil. C’est l’âme, la lumière archaïque dont sont remplis les yeux, et cela, regarder la personne que l’on aime au fond des yeux, quand l’amour bat son plein, est un des plus grands bonheurs qui existent.”

Titre original : Om høsten
Traduit du norvégien