Cette deuxième série du podcast “Six pieds sous Terre” est consacrée à l’eau. Un écrivain égyptien nous raconte le Nil, son Nil, sa colonne vertébrale, qui lui manque tant en exil. Un agroéconomiste québecois nous raconte comment l’eau est vraiment devenue l’or bleu, un bien dont le prix se marchande. Deux épisodes nous font voyager le long du fleuve Congo à Brazzaville et réaliser que certains pays ont de gros soucis d’approvisionnement d’eau, comme à São Paolo au Brésil. Le dernier épisode est tout en poésie avec l’artiste sonore Azadeh Nilchiani qui nous emmène en Iran, à Ispahan, dans les jardins aquatiques pour écouter l’eau. Cinq petits épisodes qui nous font nous souvenir que “tout est eau”, principe de toute chose et donc à respecter.

“Je voulais prendre l’exemple de ce jardin aquatique qui est situé à Kashan, du 16ᵉ siècle, qui s’appelle Bagh-e Fin, qui est un jardin avec une source d’eau, qui est située derrière le jardin, mais ce qui fait que, en fait, à l’entrée de l’eau dans ce jardin, il y a un grand bassin tapissé de plein d’entrées d’eau et ce système extraordinaire qui était mis en place sans avoir besoin d’aucun mécanisme pour faire circuler l’eau avec le principe, en utilisant le principe de gravitation, qui permet aussi d’avoir une distribution de l’eau dans tout le jardin. Il s’agit vraiment des cours d’eau qui possèdent plein, plein de fontaines tout au long et puis ça se termine aussi dans différents bassins qui sont tantôt sous les arcs dans une partie de l’architecture, mais tantôt à l’extérieur, qu’on peut voir parfois des morceaux de l’architecture, le reflet, qui nous donne une autre expérience de l’architecture, qui enlève de sa rigidité et qui la mélange aussi avec le ciel, avec les oiseaux qui passent, avec les passants, avec tous les éléments de la nature, et ce bleu ciel qui vient finalement se mélanger avec les carrelages bleu turquoise qui tapissent tous ces cours d’eau, et puis tous les détails qu’on peut écouter chez chaque fontaine qui sonne différemment. Ils sont tous la même taille presque et par contre, ils ont des sorties de l’eau chacun différemment, donc presque on peut avoir une polyrythmie par l’eau qui sort en permanence de ces différents points. Et, en même temps, il y a cette qualité qui s’approche de bruit blanc, ce qui fait qu’il y a une intimité de paroles quand on est accompagné de quelqu’un et ça a été toujours aussi un point très fascinant pour moi dans un pays, là où on est privé de la liberté d’expression. Est-ce que ces jardins sont des lieux de liberté, des lieux d’échange et il y a cette intimité de parole qui est permise par cet environnement sonore.”

Cinq épisodes d’environ 10 minutes chacun

Épisode 1. Le Nil, ma ligne de vie, avec Alaa El-Aswany
Épisode 2. Spéculation sur l’or bleu avec Nicolas Mesly
Épisode 3. À Brazzaville, un combat pour l’eau potable, avec Emmanuel Dongala
Épisode 4. Quand Sao Paulo était à sec, par Peter Gammeltoft
Épisode 5. Dans les jardins d’Ospahan, avec Azadeh Nilchiani

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