Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998 car sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, la basilique de Saint-Michel est de style gothique flamboyant… ce qui semble un peu contradictoire, mais vient seulement du fait que la forme des ornements est inspirée de celle des flammes. Le campanile de la basilique Saint-Michel a la particularité d’être indépendant de l’église elle-même. C’est le plus haut du Midi de la France (114 m) et le troisième plus haut de l’hexagone. Le haut du campanile est abîmé et le monument est donc fermé depuis novembre 2021 pour réparation. Le marché qui se tient normalement sur la place de la basilique n’a plus lieu non plus. Un peu triste.

“J’étais plongé dans ce chaos de pensées. Ces morts qui s’entretenaient entre eux ne m’inspiraient plus d’effroi ; je me sentais presque à l’aise parmi eux. Tout à coup, je ne sais comment il me revint à l’esprit qu’en ce moment-là même, au haut de cette tour de St Michel à deux cents pieds sur ma tête au dessus de ces spectres qui échangent dans la nuit je ne sais quelles communications mystérieuses, un télégraphe, pauvre machine de bois menée par une ficelle, s’agitait dans la nuée et jetait l’une après l’autre à travers l’espace dans la langue mystérieuse qu’il a lui aussi, toutes ces choses imperceptibles qui demain seront le journal. Jamais je n’ai mieux senti que dans ce moment-là la vanité de tout ce qui nous passionne. Quel è que cette tour de St Michel ! Quel contraste et quel enseignement ! Sur son faîte, dans la lumière et dans le soleil, au milieu de l’azur du ciel, aux yeux de la foule affairée qui fourmille dans les rues, un télégraphe qui gesticule et se démène comme Pasquin sur son tréteau, dit et détaille minutieusement toutes les pauvretés de l’histoire du jour et de la politique du quart d’heure. Espartero qui tombe, Narvaez qui surgit, Lopez qui chasse Mendizabal, les grands évènements microscopiques, les infusoires qui se font dictateurs, volvoces qui se font tribuns, les vibrions qui se font tyrans, toutes les petitesses dont se composent l’homme qui passe et l’instant qui fuit, et pendant ce temps-là, à sa base, au milieu du massif sur lequel la tour s’appuie, dans une crypte où n’arrive ni un rayon ni un bruit, un concile de spectres assis en cercle dans les ténèbres parle tout bas de la tombe et de l’éternité. ” (Alpes et Pyrénées. Victor Hugo)

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