Constance, 1414. L’Église catholique y tient le Concile de Constance qui déclarera hérétiques les réformateurs de l’époque et les fera brûler vif. Dans cette ville et cette ambiance vit Éléazar, juif, avec sa fille Rachel. Cette religion n’y est pas bienvenue. Rachel est amoureuse de Léopold qui se fait passer pour juif, mais est réellement chrétien et marié à Eudoxie. Le cardinal de Brogni, qui connait Éléazar, réussit à le sauver au début de l’histoire, mais ensuite, lorsque Rachel accuse publiquement Léopold d’être infidèle et avec une juive de surcroit, Éléazar, Rachel et Leopold sont emprisonnés. Eudoxie vient supplier Rachel de sauver Léopold en disant qu’elle a menti, ce que fera Rachel. Éléazar, en espérant sauver Rachel, confie à Brogni qu’il sait où est sa fille disparue bébé. Mais Rachel s’avance dans le bûcher et quand Brogni redemande où est sa fille, Éléazar lui répond qu’elle brûle à l’instant. Un opéra en français impressionnant avec des chœurs sublimes, interprété ici dans des décors très austères, très religieux avec une gigantesque croix qui brûle dans une des scènes. Magnifique. À relever encore l’Intropéra de Christopher Parks, une performance en soi.
“Eudoxie
non tu peux concevoir mon bonheur,
concevoir mon bonheur, concevoir mon bonheur,
non tu peux concevoir mon bonheur!
Ah dans mon âme
Son image chérie est gravée à jamais,
Ma vive flamme près de moi saura bien le fixer désormais,
Par sa tendresse mes jours vont s’embellir,
o douce ivresse, quel heureux avenir!
Léopold
Oui de son âme j’ai banni le repos,
le bonheur à jamais sa vive flamme
vient encor augmenter mes regrets, mes regrets,
pour sa tendresse quel funeste avenir
sa voix m’oppresse d’un cruel repentir!“