Amsterdam. Jeux olympiques de 1928. Épreuve du marathon. Dans les favoris, les Américains, qui se croient si forts, un Chilien qui n’a rien perdu chez lui, quelques Anglais, les “Finlandais volants” qui remportent tout. Les Français sont quatre, dont un “petit arabe”, manœuvre chez Renault, qui, après avoir “grandi sous le soleil des colonies”, a forcément en lui “une paresse héréditaire, une passive nonchalance qui l’empêche même de concevoir la compétition”. Mais, ce petit arabe, El Ouafi Boughéra, va le gagner ce marathon. Cet album est magnifique, par le dessin, par les couleurs, par l’histoire disparue de l’Historie qu’il raconte. Extrêmement touchant et finalement plutôt triste.

“Asphyxiés par le rythme terrible imposé à l’avant, les coureurs commencent à refluer… Imperceptiblement, ils perdent le contact. Comme des morceaux de bois refoulés par la marée, l’un après l’autre, ils cèdent… Un mètre d’abord… Puis dix, puis cinquante. Impitoyablement, la course se joue, ou plutôt se perd aussi par l’arrière.”

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