À travers huit petites histoires et neuf aspirants acteurs, fans ou personnes évoluant dans ce milieu d’Hollywood, Maltraite et Zidrou dépeignent la facette un peu désillusionnante de la “cité des anges”. Humiliations, faux espoirs, abus, suicide, décès… Et pourtant le ton est plutôt à l’humour. À noter que j’y ai appris que le panneau sur la colline indiquait bien “Hollywoodland” au départ et comportait 4 000 ampoules pour une belle enseigne lumineuse. De jolis dessins et des textes légers pour nous rappeler que le rêve américain n’est pas tout à fait cela.
“– Mais ! Mais !… Sauf vot’respect, Mister Faccheti, cette enseigne sans ses loupiotes, ce sera comme une piste d’atterissage plongée dans l’obscurité. Personne ne pourra la voir dans la nuit.
– Bah, les gens n’auront qu’à regarder pendant la journée ! Un peu comme toi Ab’, il faut qu’il fasse jour pour qu’on voie ta face de charbon.
– Waf ! Waf ! Waf !
– Ha ! Ha ! Ha !
– Pourquoi est-ce que vous riez alors que vous êtes noirs aussi ? Pour faire plaisir au “Missié blanc”? Pour montrer vos belles dents ?
– Voilà ce qui arrive quand on fait des études…
– Sans compter les humiliations, ça fait plus mal encore quand t’en as de l’éducation.
– T’attrapes des idées dangereuses qu’arrêtent pas de démanger, là, sous les cheveux crépus.“
