Cette histoire raconte la vie de la mère de Philippe Labro, telle que l’écrivain l’a reconstituée à partir des rares informations fournies par sa mère. Destin singulier : sa grand-mère est aimée d’un conte polonais avec qui elle a deux enfants, Netka et son frère, qu’elle abandonne à plusieurs reprises. Netka aura donc une vie faite d’abandons et de pertes, mais elle sera une mère puis une grand-mère aimante, fiable et joyeuse, là pour les autres. La vie de Netka est intrigante, l’écriture est touchante, mais j’ai eu l’impression de tourner en rond et de ne pas parvenir à saisir pleinement l’histoire que Labro cherche à transmettre. Cela reste malgré tout un très bel hommage.
“Netka avait dit « non » parce qu’elle jugeait qu’aucune explication, aucune excuse, aucun prétexte, l’époque, l’argent et son manque, la difficulté d’être une femme illégitime dans une société sans tolérance, se retrouver seule ayant perdu l’amour de sa vie, déboussolée, aux abois, etc., aucune de ces choses qui avaient fait le destin de Marie-Hélise ne pouvait occulter cette règle : on n’abandonne pas ses enfants. Il existe des règles immuables et non écrites et qu’il n’est même pas besoin d’énoncer. On n’abandonne pas.”