Ce quatrième tome de La Recherche, parfois divisé en deux, aborde un nouveau sujet : l’homosexualité, tant chez les hommes que chez les femmes. Proust en était un, un inverti comme il aimait les appeler. Le livre commence donc par la découverte de l’homosexualité du baron de Charlus, sujet qui sera abordé tout au long de l’œuvre. Mais elle apparaît également sous la forme du doute qui ronge le narrateur : l’attirance d’Albertine pour les femmes. Ce doute le tourmente tellement qu’à la fin du roman, bien qu’il ait décidé de ne plus la voir, il fait volte-face et décide de l’épouser pour l’avoir toujours sous les yeux, au grand désespoir de sa mère. Le roman se déroule principalement lors d’une soirée chez les Guermantes, puis durant toute la période estivale à Balbec, avec de nombreuses soirées chez Mme Verdurin. Comme toujours, l’auteur y analyse le milieu bourgeois et aristocratique, avec ses connivences et ses petites bassesses. Petite anecdote : Sodome et Gomorrhe contient la plus longue phrase de La Recherche. Si tout le monde ne s’accorde pas sur le nombre de mots (Wikipedia affirme que la phrase en contient plus de 900 en citant deux références), selon un de mes sites de référence en la matière, https://proust-personnages.fr/, elle en compterait 856. J’ai beaucoup apprécié les longs paragraphes sur l’étymologie des noms de lieux et de famille que Brichot expose au narrateur. Je crois que je commence à apprécier La Recherche.

“Aussi, décontenancé par la minceur de ce regard bleu, se reportait-on au grand nez de travers. Par une transposition de sens, M. de Cambremer vous regardait avec son nez. Ce nez de M. de Cambremer n’était pas laid, plutôt un peu trop beau, trop fort, trop fier de son importance. Busqué, astiqué, luisant, flambant neuf, il était tout disposé à compenser l’insuffisance spirituelle du regard; malheureusement, si les yeux sont quelquefois l’organe où se révèle l’intelligence, le nez (quelle que soit d’ailleurs l’intime solidarité et la répercussion insoupçonnée des traits les uns sur les autres), le nez est généralement l’organe où s’étale le plus aisément la bêtise.”

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