Betsy est son arrière-grand-mère. Elle ne sait rien d’elle, si ce n’est qu’elle était folle et qu’il y a comme une répétition dans l’histoire des femmes de sa famille. Motivée en partie par des questionnements sur sa propre folie, Adèle Yon part à la recherche de Betsy à travers les témoignages de sa très grande famille, de personnes ayant pu croiser Betsy de près ou de loin, et d’archives sur la prise en charge des personnes “folles” dans les années 1950. Entre biographie familiale, questionnement personnel et essai sur la lobotomie, cet ouvrage met en lumière les abus de la médecine psychiatrique, abus qui concernent principalement les femmes. Ces femmes sont-elles vraiment folles ou dérangent-elles juste les hommes qui les entourent, car elles osent tenter d’avoir une personnalité. Un ouvrage très intéressant, parfois difficile à suivre, mais qui révèle, une fois de plus, les abus exercés sur la femme.
“Autoritarisme morbide (Qualifie-t-on d’Autoritarisme morbide une autorité aux conséquences létales ? Dans ce cas, Hitler faisait-il preuve d’Autoritarisme morbide? Et Staline? Ces mots ont tout de même été écrits en 1950, mais soixante-dix ans plus tard, la seule chose que ces termes accolés m’évoquent sont les deux visages de ces tyrans génocidaires. En tapant morbide dans un moteur de recherche, je découvre que, contrairement à ce que la langue des oiseaux me laissait innocemment penser, n’est pas relatif à la mort, mais à la maladie, et qu’Autoritarisme morbide désigne donc un caractère dont les excès autoritaires relèvent de la pathologie. D’où il s’ensuit qu’un Autoritarisme morbide peut tout de même avoir des conséquences létales. De ce mal, je maintiens que Betsy n’est certainement pas la première touchée.)”