Mêmes thèmes que pour le premier tome : menstruation, sexualité et la place de la femme en ce bas monde. Elle découvre la douleur, des menstruations surtout, qui la font vomir, s’évanouir… mais son entourage lui explique que c’est normal. Elle découvre que c’est agréable de se caresser là-bas en bas, se faire “la chose” à soi-même, mais elle sait que goûter au fruit défendu la fera chasser du paradis et enfanter dans la douleur. Elle réalise aussi que les hommes ne regardent que son corps, son enveloppe extérieure, sans se demander ce qu’il y a à l’intérieur. Le couple de ses parents se délite pendant cette période avec une mère qui devient de plus en plus religieuse et un père qui s’enfonce, se ferme. Pas facile pour Florence et sa sœur jumelle Béné de s’émanciper dans ce contexte. Les dessins et la palette de couleurs utilisés crient la rage et le sentiment d’injustice de cette adolescente qui se cherche, sans aide. C’est très émouvant, car tellement de passages me parlent directement à l’oreiller.
“Maman désormais pleurait en public. Elle semblait pleurer au nom de toute la famille, exprimant notre malaise, notre tristesse commune en plus de la sienne. PLus maman pleurait, plus papa se refermait. Contre le rocher, que peut faire la pluie ? Pour atteindre son cœur, il lui faudrait au moins quelques millions d’années.”
