Toujours dans l’exploration de sa jeunesse, Florence aborde ici le thème de la sortie de l’enfance. Gardée dans l’ignorance de ce qu’il peut bien se passer là-bas en bas, menstruation, sexualité, et réalisation que la femme semble avoir une place inférieure, Florence est déboussolée et apeurée. L’entourage n’aide pas, un père qui aime humilier, une mère qui s’écrase, une tante qui ne garde pas un secret. Il faudra donc comprendre seule, tâtonner, se tromper et se construire une coquille et un caractère bien à soi, pas toujours très aimable. Des images monochromes tout à fait adaptées, rouge et gris, dans un style que j’adore et qui crient les sentiments de cette petite fille perdue. C’est très touchant et ça fait mal au ventre d’imaginer laisser un enfant dans cette détresse.

“Je déployais une force démesurée à contenir derrière ce sourire ce qu’il fallait cacher : j’aimais Béné beaucoup plus que permis. Elle s’éloignait de moi. Nous n’étions plus à l’unisson.
Afin de museler ma douleur, je m’enfonçais toujours plus loin au fond de moi et personne n’était là pour m’avertir : “Attention Florence, les failles sont dangereuses. A trop y descendre, on risque de ne plus pouvoir en remonter.”

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