Roman d'”inspiration” autobiographique, Pierre Loti raconte son débarquement de la corvette cuirassée “Triomphante” en 1885 à Nagasaki . Il arrive au Japon en juillet et y épouse, par contrat renouvelable d’un mois, une jeune femme baptisée Kikou-San, soit Madame Chrysanthème. Il semblerait que cette pratique soit courante et officielle. Pierre Loti restera à peine plus d’un mois à Nagasaki avant de retourner en France, laissant Madame Chrysanthème se trouver un autre mari… si possible. L’histoire ne décrit que leurs sorties pour aller à des fêtes avec des amis ou des moments chez eux qui laissent transparaître un ennui chez le narrateur. Mais surtout le texte est écrit avec un point de vue occidental de supériorité, empreint d’un racisme évident pour les Japonais et d’un mépris pour la femme que j’ai trouvé affligeant.

“Chrysanthème est à part, parce qu’elle est triste. Qu’est-ce qui peut bien se passer dans cette petite tête ? Ce que je sais de son langage m’est encore insuffisant pour le découvrir. D’ailleurs, il y a cent à parier qu’il ne s’y passe rien du tout. Et quand même, cela me serait si égal !… Je l’ai prise pour me distraire, et j’aimerais mieux lui voir une de ces insignifiantes petites figures sans souci comme en ont les autres.”