Un chef-d’œuvre d’immobilité. Deux personnages, Winnie et Willie, sont tous deux ensevelis à demi puis jusqu’au cou dans des mamelons, petites collines de terre. Un drôle de couple. Winnie parle tout du long et Willie n’éructe que quelques mots. Elle parle, mais de quoi ? Pas grand-chose. Du contenu de son sac, du passage dans leur champ de vision d’un autre couple, de quelques souvenirs épars et du jour présent. Winnie est une optimiste sans faille, tous les jours sont magnifiques, même enterrée vivante. La mise en scène est totalement absurde mais permet de ne parler que du temps qui tourne en rond, de la mort qui arrêtera ce cycle et du sens de tout ça, de la vie. Au niveau texte, c’est une vraie prouesse théâtrale pour l’actrice qui joue Winnie et finalement aussi pour l’acteur qui joue Willie. Pas évident à lire car très détaillé au niveau des gestes et des postures des acteurs. Je me réjouis de pouvoir voir cette pièce en vrai.

“Oh je sais bien, il ne s’ensuit pas forcément, lorsque deux êtres sont ensemble – (la voix se brise) – de cette façon – (voix normale) – parce que l’un voit l’autre que l’autre voit l’un, la vie m’a appris ça… aussi.”

Traduit de l’anglais par l’auteur