Transformer sa fille en mini-miss, en princesse d’un jour, pour caresser son ego de mère, de mère dépressive avec un mari et père en marge de leur vie, ni dedans, ni dehors. Et, par là même, réduire en poussière l’ego de cette petite fille, l’image qu’elle a d’elle-même. Pas assez jolie pour gagner les concours, pas assez intelligente pour étudier. Alors il ne reste que l’autodestruction, aller jusqu’au bout de l’annihilation de ce corps imparfait et inutile, prendre sa revanche. C’est fort, poignant, souvent rude.

“L’autodestruction est un truc particulier : un étage s’effondre mais la satisfaction est de trop courte durée, il y a encore de la poussière et des gravats partout, on ressent de la joie, les yeux piquent, on sourit et pourtant l’amertume est déjà là, on veut continuer, il faut continuer, il faut tout faire péter jusqu’au rez-de-chaussée, ce n’est toujours pas suffisant, ensuite il faut creuser. C’est sans fin cette chose-là, c’est sans fin cette drogue-là.”

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