Le jardin de la mémoire est l’histoire d’un homme, Armand Schulthess. Un homme qui travailla comme commis au Département fédéral de l’économie publique à Berne, décrit comme silencieux, effacé, humble. Un homme que la vie a blessé, ses deux pères meurent précocement, il traverse deux divorces et le décès de son enfant de 8 mois. Un homme qui décide à 50 ans de tout quitter pour aller s’isoler dans sa maison d’Auressio dans le Tessin. Il passera le restant de ses jours à écrire, avec des bouts de rien, bois, aiguilles à tricoter, sur des supports en métal, principalement des couvercles de boites de conserve. Il accrochera ces médaillons sur les arbres autour de sa maison, seuls, en guirlande, en rideau, attachés ensemble par des bouts de fils de fer. Ce qu’il écrit sur ces couvercles ? Des données sur tous les sujets imaginables, mathématiques, musique, astrologie, physiologie… une véritable encyclopédie à ciel ouvert. Ce qu’il fait est un bel exemple d’art brut. Armand Schulthess sera retrouvé mort dans son jardin. Sa famille décidera de brûler toute son œuvre, comme pour effacer une honte, une folie. Quelle tristesse.

“La femme, son corps, son sexe – qu’il appelle “les instruments du sublime orchestre” – mais aussi le fonctionnement de son appareil génital semblent préoccuper Schulthess et occupent une place essentielle dans plusieurs livres dont il est l’auteur. Dans l’un d’eux en particulier, il réunit des images de femmes nues ou à demi-nues, tirées de magazines de mode ou de lingerie, de revues pornographiques mais surtout de publications médicales, de traités d’anatomie ou de pathologies gynécologiques.”