Ce livre narre l’histoire d’un oncle, racontée par sa nièce. Cette nièce et son frère habitent avec lui dans leur maison de famille en Bretagne. Cet oncle a la cinquantaine, ne se lave pas, ne range pas sa chambre, y accumule mégots de cigarettes et bouteilles d’urine. Il est un peu dégoutant et en même temps tellement attachant, plutôt simple, mais gentil. Une histoire de famille avec ses particularités comme il en existe tant.

“Ce qui est indéniable, c’est que ces objets sont si peu coûteux qu’on peut se permettre d’en acheter plusieurs, des centaines si l’on veut, au cas où, en réserve, et si on pense que personne n’achète ce genre de marchandises kafkaïennes, on se trompe l’oncle, par exemple, est friand de ces Odradek du rayon bonnes affaires qu’il qualifie de géniaux, de formidables, d’extraordinaires, sans préciser si c’est leur fonction ou leur aspect qu’il admire, les deux sans aucun doute. Ci-dessous, à titre indicatif, une petite liste d’Odradek acquis plus ou moins récemment par l’oncle : la boîte à cure-dents en forme de moule qui fume une cigarette, le ramasse-miettes avec de minuscules roues de tracteur, le porte-téléphone portable en forme de crêpe humanoïde qui tend les bras, la tasse ornée d’une photo extrêmement floue de chats qui s’entre-lèchent, le paquet d’éponges émotives avec l’éponge heureuse, l’éponge rigolarde, l’éponge triste, l’éponge amoureuse, la minuterie en forme de coccinelle, et la minuterie en forme de lunettes Groucho Marx, le faux œuf transparent à faire bouillir dans la casserole avec les vrais œufs, et qui devient d’abord vert, puis bleu et enfin violet, ce qui est vaguement lié à la cuisson des vrais œufs, sans oublier la fameuse guillotine à saucisson dans son carton à l’effigie de Danton et Robespierre.”