Difficile de parler de Sally Gabori sans expliquer d’où elle vient. Sally Gabori est née sur l’île de Bentick, une toute petite île au nord de l’Australie. Elle vient d’un petit peuple aborigène, les Kaiadilit, qui a été longtemps protégé des influences extérieures. Son nom aborigène est construit à partir de l’endroit où elle est née, Mirdidingki, et de son animal totem, juwarnda, le dauphin. Sally Gabori a commencé à peindre en 2005, à l’âge de 81 ans et jusqu’à sa mort à 91 ans, elle produira environ 2000 œuvres. Ces peintures sont des grands espaces de couleurs, représentant de façon abstraite des régions de son île, la mer, la rivière, le sable. Quelques-unes des œuvres exposées rappellent la peinture aborigène traditionnelle avec les petits pointillés si caractéristiques. Arrivée dans cette exposition un peu par hasard, c’est une jolie découverte. Commencer à peindre à 81 ans… j’ai donc encore du temps devant moi.

“Par quel cheminement mental et visuel Sally Gabori en est-elle venue à associer ces lieux et ces souvenirs à une forme picturale si éloignée de toute figuration et de tout système symbolique ? Il y a là un phénomène exceptionnel dans l’histoire de l’art. Mais on peut aussi ne pas y penser et jouir de nager avec volupté dans l’onde de couleurs dans laquelle cette artiste singulière fait plonger.” (Philippe Dagen – Le Monde)

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