Après avoir passé une partie de sa vie en exil, Ludvík retourne à Prague, sa ville natale. Il y retrouve son maître de l’époque, mourant, et rencontre un tas de personnages bizarres… À la banque, à l’hôpital, dans un kiosque à journaux. Tous font référence au sel, mine de sel, gros sel, le sel des larmes, une rose de sel, le sel purificateur ou corrosif. Ludvík se questionne, ne comprend pas les autres, se sent décalé, mais son amie lui fait remarquer que c’est peut-être tout le contraire, peut-être ouvre-t-il les yeux et remarque son entourage et ses bizarreries. Probablement qu’il est enfin en harmonie avec le monde qui l’entoure. Son vieux maître meurt, une page se tourne, reste un nouveau monde à découvrir. Livre tout doux, très poétique.

“Bon, je vais me taire, d’ailleurs je dois partir, mais avant j’aimerais bien que tu me dises à quoi tu penses quand tu jettes du sel sur les ombres des oiseaux.” L’enfant respira profondément puis, le regard toujours perdu dans l’immensité blanche, il répondit presque à mi-voix. “Ces ombres sont pareilles à l’éclat des étoiles dans la nuit, les reflets des nuages sur les champs, le sourire des gens qu’on aime, on ne peut pas les attraper mais on peut faire alliance avec eux, leur promettre, se promettre à soi-même, de ne jamais les oublier. L’amitié, c’est pas seulement avec les gens qu’elle s’établit, c’est aussi avec les animaux, et avec les plantes, les arbres, la lumière, les pierres, le vent et tous les éléments, avec les choses, toutes les choses qui passent et qui sont belles, avec simplicité, avec bonté. Quand on déclare son amitié à quelqu’un, à quelque chose, on fait un pacte de fidélité, de franchise et de respect. Le sel, on l’offre en signe de bienvenue et d’hospitalité, eh bien, moi j’en sème sur tout ce que j’aime en signe d’accueil dans ma mémoire, d’invitation dans mon cœur.”