Un recueil de nouvelles qui ne raconte pas l’histoire du génocide rwandais, mais parle un peu de l'”ejo”, l’avant, ce qui s’est passé dans les années précédentes, et beaucoup de l'”ejo”, l’après cette fois, la survie, la résilience, la solitude, la culpabilité. Ces nouvelles s’articulent autour de l’histoire de quelques femmes, celles qui sont restées et celles qui sont parties. Elles sont écrites avec délicatesse, parfois crues et dures, mais jamais en s’apitoyant. Une belle narration autour de ce magnifique mot kinyarwanda, ejo.

“J’ai toujours pensé que rien de bon ne pouvait sortir de nos vies de femmes. Nous sommes trop pleines d’amertume et de souffrances tues, passées de génération en génération, essence que chaque mère a inconsciemment distillée avant de la mélanger au beurre dont elle badigeonne les corps de ses petites filles. Si une génération sur deux, ça pouvait être aux hommes de porter les enfants dans leur ventre et de les élever, le cercle vicieux serait rompu et le destin des filles libéré.”