Ce recueil de dix nouvelles porte bien son nom. Des histoires autour de personnes en marge de la société, fragilisées, souvent à la recherche de quelque chose. Des adolescents, beaucoup, quelques adultes. J’ai bien aimé la première nouvelle, Céleste, une jeune fille qui part dans la nature et entraîne avec elle tous les adolescents du village dans une transhumance vers une vie plus belle. Le chêne, l’histoire d’un peintre, du chêne qu’il voit depuis son atelier et d’une femme qui semble sortir d’un rêve, ouvre un univers un peu magique. L’écriture est fluide, mais j’ai peiné à adhérer à toutes les nouvelles.
“Très loin là-bas la lune est passée devant le soleil et le ciel a posé son ventre de velours sombre sur le jour, les rires se sont tus et les grands buffles soufflaient, immobiles dans l’air épais et frais. Quelques villageois ont frissonné comme si un danger – un souffle de vent – courait sur l’étang – sur le monde. Ils se sentaient dehors comme s’ils étaient dedans, l’obscurité et le silence avaient refermé l’espace autour d’eux, ils se croyaient dans une immense bulle sans savoir si le reste de l’univers continuait sa vie à l’extérieur. Ceux qui avaient les mains levées devant les yeux, doigts écartés, les ont gardées ainsi, songeurs, et pendant un instant tous les tracas avaient disparu. Une très vieille femme qui restait sur son banc, devant sa case, s’est demandé si là-bas, chez ses enfants, en France, le soleil se cachait aussi.”
Contenu
Céleste / Les martinets / Dans les tambours / Le prénom / Le chêne / Les gabians / L’éclipse / Les relations toxiques / Le secret des passages / La pisseuse