Après Phèdre autrement, voici Giselle autrement. Une actrice-ballerine, Samantha van Wissen, seule sur scène. Au fond, un petit orchestre composé de quatre musicien·nes : un saxophoniste, une flûtiste traversière, un violoniste et une harpiste. Samantha joue, danse et nous raconte Giselle tout à la fois. Le contexte historique de la pièce, la naissance du romantisme, les inspirations pour Giselle et l’histoire de la naissance de ce ballet. Comme pour Phèdre, nous avons reçu le petit livre du spectacle qui nous a permis de suivre les dernières phrases de la pièce. Je vais écrire le même commentaire que pour Phèdre : une richesse incroyable et une performance hors du commun. Excellent.
“Le Romantisme, donc, je vous le rappelle, est un mouvement qui, dès la fin du XVIIIe siècle, se fonde sur le rejet de la civilisation industrielle bourgeoise, de sa rationalité et – pour citer Max Weber – du “désenchantement du monde” qu’engendre la naissance de ce que l’on appellera plus tard le Capitalisme, et les Romantiques, justement, vont tenter de “ré-enchanter” ce monde. Non pas en l’idéalisant – comme l’ont fait les Classiques – mais en libérant l’imaginaire, avec un goût prononcé pour la mélancolie, les passions et bien sûr la nature cette “entgötterte Natur” qu’évoquait Schiller, cette nature que l’homme a vidé de “son caractère divin”, avec les effets que l’on connaît aujourd’hui : la surexploitation des écosystèmes, le réchauffement du climat, la disparition des espaces de vie, l’extinction massive du vivant, etc. Des choses, ma foi, fort peu romantiques…”