Phèdre de Jean Racine, mais autrement. Avec un point d’exclamation ! Un acteur tout seul sur scène, Romain Daroles, qui d’un côté nous raconte la pièce… contexte historique, éléments de mythologie, un peu de métrique. De l’autre côté, il joue la pièce, tantôt le vrai texte en alexandrins, tantôt en prose avec des mots d’aujourd’hui et quelques impolitesses. Daroles joue avec un petit livre à la main, qui lui permet d’incarner les différents personnages. Livre sur la tête, la mèche folle d’Hippolyte. Livre sur l’épaule, galons de Thésée. Un petit livre qui nous sera d’ailleurs offert à la fin de la représentation pour que nous puissions suivre les dernières pages. Il faudrait raconter toutes les pièces de l’époque ainsi. C’était d’une riche incroyable et une performance hors du commun. Excellent.

“Et là, mes amis, pour vous dire le génie de Racine…
Cet alexandrin,
“Le Roi, qu’on a cru mort, va paraître à vos yeux;”
est l’alexandrin numéro 827 de cette pièce qui comporte en tout 1654 vers.
Autrement dit – pour celles et ceux qui n’auraient pas encore fait le calcul – cette annonce du retour du Roi – dans ce bijou d’horlogerie simili-suisse qu’est Phèdre de Jean Racine – arrive à l’exact milieu de la pièce. Au milieu pile de la pièce tout bascule :
“Le Roi n’est pas mort, vive le Roi !”
Là-dessus vous imaginez l’ambiance. Une nouvelle fois Phèdre veut mourir – c’est quand même la troisième fois depuis le début de la pièce – lorsque Oenone a une nouvelle idée :
“Madame. Ne mourrez pas tout de suite, j’ai une nouvelle idée. Il faut prendre les devants. Il faut prétendre que c’est Hippolyte qui vous aime d’un amour incestueux !”

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