La contessa Lucrezia Sanziani vit dans la pauvreté, dans ces souvenirs et dans une ecmnésie, qui lui font croire qu’elle revit pour de vrai son passé. Elle est pourtant désormais juste l’ombre d’elle-même, assise dans une chambre d’hôtel délabrée, seule. Devant la petite femme de chambre Carmela, elle rejoue toute sa vie à l’envers, sa beauté, ses nombreux amants, ses richesses comme si elle voulait effacer à reculons chaque souvenir, les tuer. Une petite et lente mort. Ce roman est touchant et triste devant la réalisation qu’à cette femme de n’être plus rien, de n’avoir vécu qu’a travers le regard des autres.

“Le temps n’est qu’une convention, une espèce d’alphabet pour aveugles sur lequel nos doigts en tâtonnant ne découvrent qu’un signe après l’autre. Le passé n’existe pas, l’avenir n’existe pas. Nous avons toujours en même temps six ans, vingt ans et soixante-dix.”