Une histoire complexe à résumer, construite un peu comme une pièce de théâtre, mais qui n’en est pas une. Un livre en formes géométriques, un rectangle de soleil entre l’homme et les deux enfants, un triangle entre les deux hommes et la femme. Une histoire du passé qui est juste sous-entendue, frôlée. Un peu comme les personnages, évanescents, transparents. Ce qu’il s’est passé et se passe dans ce récit est difficile à comprendre exactement. Marguerite Duras expliquera dans un entretien que les trois personnages sont elle et un homme dans le passé, et encore elle, mais maintenant. Un dialogue fictif à travers le temps. C’est un peu abscons mais beau.

“Qu’est-ce que ça veut dire : aimer ? (fragments du cahier rouge, non inclus dans le roman).
Il la regarde, il lui sourit, il s’allonge près d’elle.
– J’essaie de rentrer dans ton corps, dans ton sang [j’essaie avant de mourir (biffé)]
– C’est difficile ? – elle s’étonne. Ne comprend pas.
– C’est impossible.
– Qu’est-ce que ça veut dire : aimer ?
Il pleure. Elle le regarde.
– Ce que nous éprouvons l’un pour l’autre en ce moment.
– Oui.
Ils ferment les yeux. La plage est déserte.