Tapie dans son armoire, Julianne écoute le bruit de kalachnikovs qui tuent tous les habitants de son village. Quarante-deux au total y compris son chien et les deux jeunes enfants des voisins. La peur lui fait faire le bilan de sa triste vie, pas d’homme, pas d’enfant, sa télévision comme seule compagne. Puis le silence et l’acceptation d’une potentielle mort imminente, qui lui permettra de régler à tout jamais le bug de sa conception et de tous les bugs qui ont suivis. Percutante nouvelle mais bizarre impression car c’est en fait un des chapitres de Kerozène, qui a été critiqué comme étant juste une succession de nouvelles cachées dans roman.

“Une nouvelle rafale. Encore un cri. Celui-là, il était encore pire que le précédent. Il a anéanti tout ce qu’il pouvait y avoir de joli à l’intérieur de Julianne. Sa façon de voir le monde comme un jardin, avec des ronces, des orties, des jours de pluie et quelques lapins morts, c’est vrai, mais aussi avec de la lumière, une brise chaude au parfum de cannelle, des pivoines qui sentent le printemps, un petit ruisseau qui fait son bruit apaisant de petit ruisseau, un gazon doux sous les pieds nus, des fruits sucrés qu’on trouve un peu partout si on prend la peine de les chercher.”

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