Deuxième opus du genre, Fred Vargas nous emmène dans un monologue dense et passablement fouillis. Je cite le sujet de cet essai comme mentionné dans le texte : “La Pelote du monde et votre félicité : comment débobiner la première en même temps que cherrer la chevillette de la seconde” car je peine à isoler de vrais thèmes. Fred Vargas nous promet tout au long du livre ne pas avoir perdu le fil de sa pensée, mais mon cerveau s’est, lui, retrouvé emmêlé dans cette litanie de mots et de phrases incessantes, certaines très belles et bien construites par ailleurs, il faut le dire. Autant j’ai aimé le premier de ces essais, Petit traité de toutes vérités sur l’existence, autant j’ai vraiment peiné à finir celui-ci. Moi qui ai lu tout Vargas et adore ses romans policiers, j’en suis toute affligée.

“Eh bien si, elle l’aurait pu, la Nature fait ce qu’elle veut, figurez-vous, elle est son maître, elle a son gigantesque Libre Arbitre, quasi totalitaire, accroché à sa ceinture avec un monumental antivol. N’essayez pas de le lui prendre, pensez à Icare. Les vieux Grecs ne se sont pas cassé la tête à nous inventer des histoires pour rien, je vous le rappelle incidemment. Les vieux Grecs m’épargnent d’ailleurs beaucoup de labeur, ils m’évitent de répéter les notions de base, c’est énorme. Mais les vieux Grecs n’ont pas eu le temps d’achever leur boulot de titan, puisque les nouveaux Romains sont arrivés par là-dessus sans crier gare, impeccables techniciens aux mentons mous mais piètres philosophes. Quand je dis piètres, c’est par bonté, pour n’offenser personne, mais les Romains étaient carrément des zéros finis en philosophie alors qu’ils étaient des as en arts de la guerre. Ce qui, entre parenthèses, n’est pas bon signe.”