Trois contes en un, enchâssés comme aime si bien le faire Shahrâzâd. Le conte principal nous narre l’histoire de Hasîb Karîm ad-Dîn, fils de David, un grand fainéant qui se fera rouler par des bûcherons et finira chez la Reine des serpents pour le reste du conte. La Reine des serpents, fort loquace, refuse de le laisser s’en aller avant de lui avoir conté l’histoire de Bulûqiyyâ, fils du roi des Hébreux qui veut retrouver le prophète Muhammad. Il franchira les sept mers grâce à une plante dont le suc permet de marcher sur l’eau et fera quelques rencontres merveilleuses et magiques. Il va ensuite rencontrer le personnage principal du troisième conte, Jânshâh, qui est assis à pleurer sur deux tombes. Jânshâh est le fils du roi du pays de Kâbul et a 15 ans lorsqu’il se perd pendant une partie de chasse. D’aventures en aventure, il tombe amoureux de Shamsa qui est une djinn, un amour un peu compliqué et qui finit mal car Shamsa se fait piquer par un serpent et meurt. Bulûqiyyâ le quitte et finit par rentrer chez lui sans avoir trouvé ni Muhammad dont le temps n’est pas encore venu, ni l’herbe de jouvence et d’immortalité qui lui permettrait de vivre jusque-là. A la fin de ce récit, Hasîb demande à rentrer chez lui. La Reine de serpents le laisse partir à condition qu’il n’aille plus jamais au bains. Il ne respecte pas cette promesse, ce qui résulte en la mort de la Reine des serpents… mais qui ce faisant protège Hasîb qui deviendra omniscient et riche. Très joli conte.

“Elle a paru dans le jardin en ses atours émeraude,
corsage ouvert, cheveux dénoués.
Quel est ton nom, dis-je ? – Je suis celle qui
embrase le cœur de l’amant.
A moi qui me plaignais de l’amour où je sombre, elle dit:
Tu geins devant un roc et tu ne le sais point!
Ton cœur est peut-être de pierre mais
Dieu sait faire jaillir l’eau douce d’un rocher.”