La Biennale de Venise est une institution culturelle fascinante. Depuis 1895, a lieu tous les deux ans, sauf quelques exceptions, l’exposition d’art contemporain qui alterne avec l’exposition d’architecture. Deux espaces principaux sont dédiés à cette exposition dans le quartier de Castello. Tout d’abord les “Jardins de la Biennale”, créés par Napoléon Bonaparte au début du XIXe siècle sur des marécages et qui abritent trente pavillons permanents de différents pays. Amusant de voir la devanture d’un pavillon gravé “Jugoslavia” et le pavillon russe vide. Puis il y a l’Arsenal, ancien chantier naval militaire et industriel, qui date de 1104, une structure tout en métal et briques. Cette Biennale est une exposition incroyable. Les espaces qui y sont consacrés permettent de montrer des œuvres gigantesques, telles les subjuguantes femmes de Simone Leigh, les sculptures typographiques évolutives de Precious Okoyomon ou le pavillon de Malte avec “Diplomazija astuta”, une représentation de la “Décollation de Saint-Jean Baptiste” par Caravage, décollation pour décapitation dans ce cas, une structure aussi haute que le plafond et qui laisse goutte de façon spectaculaire d’épais fils d’acier fondu dans sept bassins d’eau froide qui représentent les sept personnages du tableau. Les œuvres sont variées, du beau, du moins beau, de l’incompréhensible, du choquant, mais c’est une expérience extraordinairement enrichissante. Ma plus belle découverte de l’année.

“Pathologises your feelings to promote a sense of lack. Leaves you craving something you never tasted. What is fredom ?” Emma Talbot. Where Do We Come From, What Are We, Where Are We Going? (2021)

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