June, c’est la femme d’Arthur Miller, la troisième personne du triangle qu’ils forment avec Anaïs Nin. Cette femme a été très proche de ces deux personnes, mais on ne sait finalement pas grand-chose d’elle. Ce récit d’Emmanuelle de Boysson tente de combler cette lacune. L’autrice nous décrit une femme qui soutient son écrivain de mari, forte et faible à la foi, ambigüe et un peu perdue. Une femme qui va être noyée dans ses relations avec les autres hommes ou femmes qu’elle croise et qui la rendent quasi transparente. Peut-être que ce portrait est plus juste, mais je l’ai trouvé moins beau que dans la bande dessinée Anaïs Nin – Sur la mer des mensonges. Il faut probablement aussi lire les écrits d’Henry Miller et d’Anaïs Nin au sujet de June pour réussir à appréhender cette femme correctement. Dommage qu’elle n’ait pas écrit sa propre biographie.

“À d’autres moments, elle sait que les hommes ne lui donneront jamais ce supplément d’âme, ce plaisir d’être avec une semblable, comme avec elle-même, lorsqu’elle s’est masturbée pour la première fois dans sa chambre de jeune fille, et qu’un orgasme l’a submergée, un sursaut de vie venu de ce petit bouton qui ne paie pas de mine mais qui contient l’énergie de l’univers, celle des commencements, des planètes, des tremblements de terre.”