Ulysse revient de la guerre de Troie qui a duré dix ans et, parce qu’il a mis Neptune en colère, a encore passé dix ans avant de retrouver Ithaque et sa femme Pénélope qui repousse inlassablement tous ses prétendants. Ulysse ne reconnaît même pas Ithaque mais aidé de Minerve, il se rend au palais déguisé en mendiant, tue tous les prétendants avec son arc et ses flèches, et se montre ensuite à Pénélope, qui peine à accepter que c’est bien Ulysse qu’elle a devant elle. C’est un opéra qui date d’avant les grands opéras classiques, et donc très différent. La musique de style baroque avec un clavecin, une viole, un théorbe, un sacqueboute ne prend que peu de place et laisse de l’espace aux voix. C’est beaucoup plus épuré. Le décor ici est particulier, un hall d’aéroport, mais se prête très bien à un retour de long voyage avec ses bagages physiques et psychologiques. Beaucoup d’eau sur la scène et des hommes peu vêtus, voir carrément nus complètent cette représentation au Grand Théâtre de Genève, la dernière d’ailleurs. Une belle découverte.

Amor è un idol vano,
Amor è un vagabondo Nume,
all’incostanze sue non mancan piume,
del suo dolce sereno
è misura il baleno.
Un giorno solo cangia
il piacer in duolo.
Sono i casi amorosi
di Tesei e di Giasoni ohimè’ son pieni.
Incostanza e rigore,
pene, morte e dolore.
Dell’amoroso ciel splendori fissi
san cangiar in Giason anche gli Ulissi.

Amour est un leurre,
Amour est un Dieu vagabond,
dont l’inconstance est connue
et dont les moments délicieux
se mesurent à la durée de l’éclair.
Un jour seul suffit
à changer la joie en douleur.
Les histoires d’amour sont souvent
semblables à celle de Thésée et de Jason :
inconstance et rigueur,
tourments, mort et douleur.
Les rayons du ciel amoureux
pourraient transformer Ulysse en Jason.

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