Suzie et Paul achètent un terrain à l’abri des regards en bordure de forêt et y construisent une maison assez quelconque, “comme on en dessine quand on est petit”. Ils y vivent seuls puis avec leurs jumeaux. Puis Paul, médecin, doit aller se perfectionner une année en Norvège et la maison est louée à cinq étudiants suédois. Ces jeunes personnes vont profiter de la discrétion de la maison pour y ramener des cargaisons de filles. Joseph le paysan voisin viendra à un moment vider la fosse septique puis en épandre le content sur son champ, qui à sa grande surprise brillera de feux follets colorés… les préservatifs des Suédois. Les Suédois s’en vont, Paul et Suzie reviennent. Au printemps, le champ foisonne de pissenlits. Un drôle de petite histoire rigolote.

“Ils préfèrent voir Suzie et Paul en petit comité dans la cuisine de leur ferme. Là, il n’y a plus de classes sociales, plus de paysans ni médecins, plus de problèmes de vaches qui gonflent ni d’histoires de promotion à l’hôpital. Juste quatre amis qui discutent des qualités de la dernière eau-de- vie distillée en douce par Joseph et ses deux fils aînés, ou encore de la bizarre manie qu’à Janine de disposer les fruits sur ses tartes : en spirale et en alternant deux sortes de fruits de couleurs différentes, ceci pour imiter le logo des Jeux olympiques de Munich dessiné par Vasarely, dont l’image est collée sur le frigo.
Du coup, regarder la tarte de l’épouse fait presque autant d’effet que boire l’eau-de-vie du mari.”